vendredi, 26 mai 2017
mardi, 22 décembre 2015

TOUS MOTIVE_E_S. Bientôt nous pourrons remettre en question la politique agricole. Grâce à vous, fin janvier, il y avait un peu plus de 100'000 signatures récoltées dont 60'000 valables, 9'000 invalides et 31'000 en cours de validation. En février 2016, nous devons donc en récolter 7'000 en Suisse romande et 13'000 en Suisse alémanique, c'est faisable! Mais tout le monde doit oeuvrer pour glâner les derniers paraphes sur les marchés, devant les supermarchés, dans les caves et magasins de la ferme ou tout événement drainant du monde.
Délai pour la récolte de signatures: fin février 2016. MERCI
mardi, 22 décembre 2015
«Fin de partie»: serrer la vis à la spéculation sur les denrées alimentaires - on vote!
Le 28 février 2016, l‘initiative populaire «Pas de spéculation sur les denrées alimentaires (initiative contre la spéculation)» sera soumise au vote. Le 14 décembre, lors d‘une conférence de presse, les organisations humanitaires, les associations d‘agriculteurs, les organisations religieuses et les partis politiques de «l‘alliance contre la spéculation sur les denrées alimentaires» se sont exprimés sur la campagne prévue pour obtenir un clair «OUI» pour cette initiative. 
mardi, 22 décembre 2015
Uniterre, syndicat paysan indépendant vit grâce à ses membres. Non seulement financièrement mais aussi et surtout en terme de dynamique, d'idées provenant de la base paysanne! Syndicat réactif et progressiste, nous sommes à l'écoute des attentes de nos membres pour la défense professionnelle. Chacune et chacun d'entre nous, membres ou sympathisant-e-s avons des collègues, des voisins qui pourraient être intéressé-e-s par l'adhésion à Uniterre.
lundi, 21 décembre 2015
Uniterre vous envoie ses meilleurs voeux!
Cette année 2015 était marquée par l'initiative «souveraineté alimentaire». Cette initiative a permis sans aucun doute d'amorcer le débat sur une autre politique agricole qui pourrait permettre l'émergence d'une agriculture paysanne locale et rémunératrice. Nous avons élargi considérablement le cercle d'appui à notre vision de l'agriculture. Fin mars 2016, nous serons fixés sur la suite de cette aventure.
Nous vous souhaitons quelques jours de repos bien mérités et espérons vous retrouver avec une énergie et une force renouvelée pour 2016! Nous souhaitons poursuivre notre pression sur la politique agricole; c'est un travail de longue haleine. Le menu des luttes sera vaste: entre l'accord de libre-échange Suisse-Malaisie, la ligne blanche, l'indispensable nécessité de mettre de l'ordre dans le marché laitier suisse et européen, les filières courtes équitables, etc.
lundi, 21 décembre 2015
L'année internationale des sols touche à sa fin. Et après? 
Rappelez-vous, 2015 a été décrétée année internationale des sols. 12 mois pour convaincre les gouvernements et la population que cette ressource naturelle est à protéger. Force est de constater que cette année n'a pas eu le même retentissement que la précédente sur l'agriculture familiale. Nous sommes en droit de nous poser la question de l'efficacité d'une telle démarche. Les gouvernements ont-ils pris des résolutions fermes pour protéger le sol, ressource naturelle «non renouvelable»?
lundi, 21 décembre 2015
Le Brésil a une place dominante dans l'agrobusiness mondial. C'est le plus grand exportateur de plusieurs produits agricoles. Cette place, il la doit à son secteur agricole moderne et hautement productif. Mais le Brésil, c'est aussi le pays, où 84 % des fermes familiales nourrissent 70 % de la population avec seulement 24 % des terres fertiles et un minimum de soutien technologique. Jovelina Alves Azevedo Machado est une paysanne du village Grota do Porto dans la commune de Veredinha dans la vallée de Jequitinhonha. Elle nous offre un aperçu d'une autre réalité - peu connue - de l'agriculture  brésilienne.
lundi, 21 décembre 2015
Il y a un an, Uniterre vous présentait un projet agricole dans la région de Hébron au sud de la Cisjordanie, en territoire palestinien occupé. Il s'agit pour les paysans de la région de retrouver une certaine autonomie dans la mise en valeur de leurs raisins. Raed Abu Youssef, Khalil Abu Rayan et Nemin Shatrit, tous trois membres de la coopérative viticole Al Sanabel, étaient de passage en Suisse.
jeudi, 17 décembre 2015
Depuis quelques jours, le président de la Commission européenne Jean Claude Juncker reçoit des colis un peu particuliers. En guise de protestation contre la politique laitière destructive de la Commission européenne, les producteurs et productrices de lait des quatre coins de l'Europe ont commencé à envoyer des briques de lait frais au bureau du président.
mardi, 15 décembre 2015
Un loup déguisé en agnean: l'OMC se réinvente et recherche une légitimité en Afrique
(Nairobi, 15 décembre 2015) Après avoir ignoré les problèmes que le système de commerce mondial pose à l'Afrique, l'OMC - l'un des principaux instruments de gouvernance économique mondiale - arrive sur ce continent à la recherche d'une légitimité.
lundi, 14 décembre 2015
(Paris, 12 décembre 2015) Après deux semaines de projecteurs braqués sur la bonne conscience des chefs d'Etat, la COP 21 s'est achevée sur un accord dont nous savions d'avance qu'il ne contiendrait rien de bon pour les peuples. Rien de contraignant pour les Etats, des contributions nationales qui mènent en fait à un réchauffement supérieur à 3°C, des avancées surtout pour les multinationales...
jeudi, 10 décembre 2015
Depuis plusieurs années déjà, La Vía Campesina et GRAIN dénoncent le système d'alimentation agroindustriel qui cause la moitié des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Mais les gouvernements refusent de s'attaquer sérieusement à ces problèmes. Cette nouvelle vidéo de La Vía Campesina et GRAIN décrit les éléments nécessaires pour comprendre les effets du système agroindustriel sur notre climat et nous explique en même temps comment nous pouvons agir pour renverser la vapeur et commencer à refroidir la planète.
jeudi, 10 décembre 2015
Le 10 décembre est la journée mondiale des Droits de l'Homme. A cette occasion, découvrez une video de 10 minutes qui explique pourquoi les paysannes et paysans au sein de La Via Campesina luttent pour obtenir une déclaration internationale sur les droits paysans à l'ONU (Conseil des Droits de l'Homme)!
 
mardi, 01 décembre 2015
Les nouveaux chiffres pour le mois de juillet révèlent un déclin de la rentabilité des exploitations allemandes.
(Bruxelles, le 01/12/2015) 100 pour cent de travail investi et 100 pour cent de qualité - mais seuls 66 pour cent des coûts sont couverts.
Photo: Rapport prix-coût Source : calcul des tendances du BAL sur base de données Destatis et RICA
mardi, 01 décembre 2015
Le prix du succès
À l'appel de l'USP, les paysan-ne-s sont une nouvelle fois dans les rues de la capitale. A cette occasion, la revendication principale consiste à exiger du Conseil fédéral qu'il tienne ses promesses. En d'autres termes, que le contrat passé entre la Confédération et les paysans sur le crédit cadre ne soit ni amputé en 2016 et 17, ni réduit lors de la prochaine période allant de 2018 à 2021. Alors que les familles paysannes n'ont pas encore fini de digérer la nouvelle réforme de la politique agricole qui a profondément remanié le système des paiements directs, il est juste de ne pas provoquer une nouvelle instabilité par une réduction du budget.
lundi, 23 novembre 2015
UNITERRE mobilise ses membres et les encourage à grossir les rangs de la manifestation qui aura lieu le 27 novembre à Berne car la Confédération doit respecter le contrat passé avec les paysan-ne-s et ne doit pas réduire le budget agricole alors que les paysans doivent s'adapter à la nouvelle politique et subissent une pression extraordinaire sur les prix de leurs produits!
lundi, 23 novembre 2015
Début décembre 2015, la COP 21, la Conférence internationale sur le climat, se tiendra à Paris. Pourquoi est-il si important de parler d'agriculture et d'alimentation quand nous abordons le thème du changement climatique? Tout simplement pour la bonne raison que l'agriculture est concernée au moins à trois titres par les enjeux liés aux changements climatiques
lundi, 23 novembre 2015
Le SOC, syndicat andalou des travailleurs des champs, -membre comme Uniterre de La Via Campesina Europe- se situe pour une fois à la rubrique des bonnes nouvelles. Uniterre qui soutient, via la Plate-forme suisse pour une agriculture socialement durable, le combat de ce syndicat est très heureux de pouvoir présenter ces deux succès mérités.
jeudi, 12 novembre 2015
Grande journée d'action dans les pays membres de l'EMB contre la politique de l'UE sur le marché du lait
De nombreuses manifestations et actions symboliques ont eu lieu aujourd'hui sous le slogan « Votre politique ruine les producteurs laitiers! »
jeudi, 12 novembre 2015
Le colza, culture emblématique dans notre pays, est menacé. Notre gouvernement négocie d'un bon train un accord de libre-échange avec la Malaisie. Or, ce pays du sud-est asiatique -grand producteur d'huile de palme- n'a fait qu'augmenter ses exportations vers la Suisse ces dernières années.
(Photo: Rettet den Regenwald e.V)
 
Est-ce un combat de David contre Goliath?
mardi, 03 novembre 2015
Pour Eric Duc de Chavannes-sur-Moudon, il ne faut pas confondre paysan et agriculteur. Plus qu'un métier, la paysannerie est une passion et un mode de vie. Etre paysan, c'est exercer une multitude d'activités qui servent toutes à nous nourrir, comme le faisaient nos ancêtres avant la chimie, avant le productivisme, avant la suprématie de l'agroalimentaire ou les paiements directs.
mardi, 03 novembre 2015
Gilles Roch du domaine des Biolletes à Ballans a été un des premiers agriculteurs du canton de Vaud à produire des légumes biologiques. En raison de demandes de certains de leurs clients, lui et ses parents ont décidé, à la fin des années 80, de changer leur méthode de production et de réduire les traitements chimiques.
vendredi, 30 octobre 2015
Garder confiance en notre potentiel
Ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain
En ces temps difficiles, il n'est pas rare que nous rencontrions des collègues qui doutent de certaines revendications émises par Uniterre. Qui se demandent si Uniterre ne va pas un peu trop loin ou s'il ne faudrait pas être un peu plus pragmatiques... ces questions sont bien sûr légitimes et somme toute assez logiques dans le contexte actuel.
vendredi, 23 octobre 2015
Pascal Viande s'est associé avec Colette et Luc «Lucky» Rempe en 2000, Noémie Deppierraz les a rejoint cinq ans plus tard en tant qu'employée. Amis d'enfance et bergers, Colette, Lucky et Pascal souhaitaient exercer leur passion et construire un modèle économique viable. Chaque associé a fait quelques concessions pour que chacun y trouve son compte. Ces compromis leur ont permis de n'en faire aucun envers le système agro-alimentaire en place et de pratiquer leurs métiers dans le respect de l'environnement.
vendredi, 16 octobre 2015
Videos réalisées par l'association Pissenlit dans le cadre du projet "de Paysan à Paysan, mise en culture de savoir-faire" dont un des partenaires était Uniterre. Suisse, 2015.Le projet "de Paysan à Paysan" a pour but de mettre en lien les agriculteurs du Canton de Vaud (Suisse) qui intègrent ou souhaitent intégrer la biodiversité dans leurs pratiques agricoles. Nous voulons favoriser l'échange de leurs compétences, savoir-faire et expériences dans le but d'aider au développement d'une agriculture utilisant moins d'intrants et qui soit à la fois plus durable et plus respectueuse de l'environnement et du vivant.
vendredi, 16 octobre 2015
Marche paysanne du 22 octobre 2015 à Berne organisée par SAM
Uniterre invite ses membres à rejoindre la marche paysanne organisée par SAM qui se déroulera le 22 octobre à Berne visant à « mettre un terme au vol des produits agricoles ». Uniterre partage plusieurs des revendications de SAM-Swiss Agri Militant- et estime par ailleurs que l'initiative pour la souveraineté alimentaire peut contribuer à résoudre plusieurs des problèmes évoqués. C'est pourquoi des membres d'Uniterre seront également là pour récolter des signatures.
jeudi, 27 mai 2021
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L'agriculture est face au mur ! La crise de l'agriculture revèle les défis de nos sociétés industrielles. Notre organisation économique et politique a un impact lourd et problématique sur la cohérence sociale et l'équilibre des écosystèmes de la planète. Il est impératif de réduire notre empreinte sur l'environnement naturel et de trouver un nouvel équilibre permettant de préserver les ressources pour les générations futures. Les initiatives sur les pesticides soumises à la votation en Suisse divisent la population et les paysan.ne.s et occultent les questions de fonds sans régler ces problèmes. Elles impliquent un report des impacts du système alimentaire sur les seul.e.s paysan.ne.s et sur des régions éloignées en dehors des frontières nationales. Les effets délétères de cette logique s'observent déjà et l'exemple de la production biologique du Sud de l'Espagne toujours plus industrielle avec ses dérives sur le plan social et technique est parlant. Les pesticides, l'utilisation excessive d'antibiotiques et la concentration spatiale de l'élevage ont un effet négatif sur la faune, sur la qualité de l'eau et sur la santé, mais qu'en est-il des polluants industriels et domestiques et les déchets dérivant de notre société de consommation ? N'y a-t-il pas là deux poids et deux mesures ?

Le commerce et l'industrie exercent une pression continue sur les prix à la production et poussent des paysan.ne.s toujours moins nombreux vers toujours plus de productivité. Et ce n'est jamais assez ! Chaque rapport agricole du gouvernement repète inlassablement que l'agriculture suisse n'est pas assez compétitive...En effet, la société et le commerce exigent toujours davantage de qualité et de critères écologiques de la part des producteurs et productrices sans remettre en cause la formation des prix et l'importance d'une juste valorisation de la production alimentaire.

Ces dernières décennies les gouvernements n'ont cessé d'encourager le démantèlement progressif de l'agriculture paysanne, la destruction quotidienne de trois fermes, la perte de dizaines de milliers de postes de travail dans l'agriculture, la spécialisation et la concentration des productions, le remplacement du travail humain par une mécanisation lourde, coûteuse et energievore.

La recherche agricole a été orientée dans cette perspective. L'avancement des connaissances agronomiques, la sélection variétale, la mécanisation et la protection phytosanitaire ont éradiqué les famines dans les pays industrialisés. Pour garantir l'approvisionnement avec une nourriture de qualité il faut agir sur la production et sur la répartition.

Les initiatives soumises actuellement au vote ne proposent pas d'encadrement du marché et sont injustes, incohérentes et contreproductives et il est dès lors important de rejeter ces deux textes. L'une est d'inspiration libérale, elle propose de transformer la retribution des services fournis par l'agriculture en outil de punition et déplace les problèmes écologiques à l'extérieur de nos frontières en appliquant un double standard entre la prodution indigène et les importations. L'autre initiative se focalise de manière dogmatique sur une technique dont les paysan.ne.s ne sont pas les auteurs, dont ils ne sont pas responsables, ni pour les autorisations de mise sur le marché, ni pour les critères d'application. L'autorisation de produits et leur analyse toxicologique sur l'environnement et la santé humaine doit dépendre de l'Office fédéral de la Santé et de l'Environnement. Les prescriptions quant à l'utilisation et l'application des produits doivent tenir compte des effets positifs et négatifs inhérents. A ce titre, il n'y a pas de différence à faire entre un produit synthétique et un produit naturel car bien qu'un produit naturel se décompose généralment plus rapidement ce qui constitue un avantage, il possède également une toxicité dont les effets doivent être analysés.

Pour Uniterre et le syndicalisme agricole il est important de défendre le concept de souveraineté alimentaire et d'agroécologie. Nous les défendons ensemble avec le mouvement paysan international La Via Campesina. Le premier concept revendique un contrôle démocratique des ressources et du marché. Le deuxième principe insère l'agriculture dans l'ensemble d'une société écologique. Ces deux initiatives avec leur réduction des problèmes à des aspects ou techniques ou en ciblant exclusivement l'agriculture sans approcher la question économique ratent définitivement leur cible, elles divisent plutôt que d'unir et empêchent par leur focalisation sur des aspects techniques l'union qui peut remettre en cause les rapports de force économiques dominants qui poussent aujourd'hui l'agriculture vers une course incessante et destructive à la compétitivité. Il faut rétablir une vérité de prix. L'instrument douanier peut y contribuer. Le crédit et les investissements doivent être orientés sur des objectifs d'intérêt commun et d'un accès aux ressources démocratisé. Les acteurs, producteurs, consommateurs et intermédiaires doivent être autonomes et capables de négocier des contrats sociaux qui permettent de fixer un prix pour une qualité donnée, un partage des risques et des bénéfices, un calendrier de livraison et une modalité de paiements d'accomptes.

Il est plus que temps d'arrêter cette folie de destruction d'une agriculture familiale diversifiée qui prend soin des ressources locales disponibles et qui approvisonne la population avec une nourriture saine et de qualité. La concentration de l'élevage en plaine dure depuis 30 ans et plus et doit cesser. L'élevage doit être prioritaire en montagne et dans les collines. La plaine doit en premier lieu servir pour les culture céréalières et végétales, les cultures de fruits, de légumes directement consommables par les humains. De toute évidence l'élevage a aussi une place en plaine, mais elle doit compléter les cultures végétales.

Manger sainement n'est pas un luxe, mais un droit auquel l'accès doit être garanti à toutes les couches de la population. On est là cependant dans le domaine d'une politique sociale, pas de la politique agricole.

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Au sein d'Uniterre, nous avons lors de différents échanges, discussions et consultations internes recueillis un certain nombre de réflexions que nous aimerions rendre accessibles à nos membres et sympathisants pour nourrir le débat afin qu'il permette à notre mouvement d'encourager la transition plus que jamais nécessaire vers une agriculture paysanne valorisée et durable sur les aspects économiques, sociaux et environnementaux.

jeudi, 27 mai 2021
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En traversant la Suisse de Genève à Romanshorn, les champs constellés de panneaux invitant les électrices et les électeurs à voter 2 X NON on prend bien la mesure de la détermination de la profession à faire barrage aux deux initiatives les concernant ce 13 juin prochain. Ces dernières, pourtant, auraient pu représenter pour nous une opportunité de nous remettre en question dans notre façon de concevoir notre métier et à en repenser les finalités. La façon de s’arc-bouter derrière nos certitudes n’est pas de nature à faire avancer la cause de notre profession vis-à-vis de la population. L’Initiative contre l’emploi des pesticides aurait dû en toute bonne logique être l’émanation des paysans eux-mêmes. Nous connaissons depuis longtemps les revendications de la majorité des citoyennes et citoyens de ce pays d’en limiter plus strictement leur emploi voire de les supprimer totalement, nous qui connaissons mieux que personne la toxicité des produits que nous utilisons, les dégâts qu’ils sont susceptibles de faire peser sur l’environnement commun et la diversité de celui-ci. Nous avons l’opportunité de nous distancer de l’agrochimie trop contente de nous laisser porter le chapeau des dégâts occasionnés par leurs produits sur l’environnement alors qu’elle nous avait donné la garantie de son innocuité. Notre position de victimes et de co-responsabilité est particulièrement inconfortable et nous oblige aujourd’hui à choisir notre camp. Devenus des « Neinsager » sur des sujets aussi importants, au prétexte du caractère trop extrême de leur libellé, cette position en porte-à-faux risque de nous être préjudiciable pour longtemps et provoquer un dégât d’image important. Il aurait été préférable de faire alliance avec la population plutôt qu’avec la Chimie et les institutions politiques largement influencées par les milieux de l’Economie, lesquelles ne veulent pas nécessairement notre bien ! Il suffit de considérer avec quelle légèreté les décisions politiques fédérales nous mettent régulièrement au défi en nous livrant sans défense à la concurrence mondiale notamment par les accords de libre-échange.

Il est vrai que notre profession a consenti de gros efforts en matière de protection de l’environnement, (surfaces de compensation écologiques, diminution dans l’utilisation de produits antiparasitaires…) mais c’est à chaque fois sous la contrainte de mesures liées à la politique agricole et non relevant de notre initiative. Nous avons la fâcheuse tendance à penser que nous sommes seuls maîtres à bord et seuls habilités à savoir ce qui est juste et bien sur nos terres.

J’en viens à souhaiter que cette Initiative soit acceptée pour nous redonner une chance de restaurer le dialogue perdu mais cette fois, activement, et en profiter pour redéfinir la meilleure manière de se réinventer et de réinventer notre rôle et notre mission avec tous les courants circulant dans notre société et disposés à accepter ce dialogue, appuyés par les milieux de la Recherche dont on connaît les performances possibles. Cette approche il faut la considérer comme une richesse à découvrir et non comme une contrainte à subir.

A nous de montrer la pertinence d’un slogan qui nous est cher « Proches de vous les paysans ». Cela doit être plus qu’un slogan car nous recherchons surtout d’être écouté-e-s mais trop rarement de nous porter à l’écoute des autres. C’est l’alliance avec la société civile, dont c’est le droit de décider quelle agriculture elle souhaite, qui nous donnera les meilleures chances de survie plutôt que de faire confiance au seul jeu politique dont nous ne sommes la plupart du temps que les instruments. Les PA que l’on nous impose depuis bientôt 20 ans, il faut en changer les fondements et le fonctionnement pour qu’elles deviennent le résultat d’un large débat avec les paysans et toutes les organisations civiles qui se sentent concernées et non le fruit des seule-s technocrates de l’OFAG aux influences obscures.

De plus, l’offensive massive des Big Tech (1) à l’image des GAFA, dont elles se sont assurées de l’appui, tissent leur toile à grande vitesse. Elles entendent réduire à leur botte l’agriculture mondiale, par une offre subtile en temps réels, de services de tous ordres (météo, marché, traitements, conseils, banque…) mais créant une dépendance irréversible à leur système.

Il en va de notre survie de bien choisir nos alliances si nous entendons garder notre indépendance, en la mettant au service de la communauté.

Un Oui à cette Initiative pourrait permettre une refonte totale et une remise à plat de la conception actuelle qu’ont nos Autorités quant au rôle de l’Agriculture dans notre société, un rôle à concevoir comme un maillon essentiel du bien-être commun, à sa capacité de produire une alimentation saine et à la manière de la préserver à long terme en la soustrayant à tous les marchandages politico-économiques et en renforçant le tissu social paysan dans toutes les campagnes de notre pays. Cette redéfinition ne saurait avoir lieu sans le consentement de ceux à qui elle est destinée et de nous, paysannes et paysans qui aurons charge de la promouvoir mais avec la garantie que nos droits d’en vivre décemment soient garantis.

(1) Lire à cet égard l’article paru dans Le Courrier, du 2 mai 2021 intitulé : L’agriculture sous contrôle numérique lui-même tiré d’une analyse de l’ONG « GRAIN »

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Au sein d'Uniterre, nous avons lors de différents échanges, discussions et consultations internes recueillis un certain nombre de réflexions que nous aimerions rendre accessibles à nos membres et sympathisants pour nourrir le débat afin qu'il permette à notre mouvement d'encourager la transition plus que jamais nécessaire vers une agriculture paysanne valorisée et durable sur les aspects économiques, sociaux et environnementaux.

vendredi, 14 mai 2021
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Nous, les organisations populaires soussignées des peuples des campagnes, des eaux et des forêts, ainsi que d'autres organisations du monde entier, sommessolidaires des paysans, des peuples autochtones, les personnes Afro-descendantes, qui, alliés à la classe ouvrière des villes, manifestent en Colombie pour défendre desdroits humains aussi fondamentaux que le droit à vivre dans la paix et la dignité. Nous
saluons tous les collectifs en lutte, étudiants, femmes, travailleurs, indépendants, paysans, peuples autochtones, Afro-descendants et la jeunesse organisée.

Nous rejetons l'usage des forces militaires et paramilitaires contre les personnes mobilisées et la criminalisation des manifestations. Lutter pour ses droits n'est pas uncrime. Nous rejetons l'usage historique et structurelle de la violence contre nos organisations soeurs en Colombie, qui subissent des massacres, des disparitions, des déplacements forcés, des menaces et des assassinats.

Nous faisons écho à la voix des organisations sociales de Colombie qui exigent une réforme agraire complète pour construire la souveraineté alimentaire, pour ladémilitarisation des territoires, le démantèlement du paramilitarisme en tant que politique d'État, la renégociation des accords de libre-échange qui affectent les paysans, les peuples autochtones et Afro, et l'arrêt immédiat de l'éradication forcée des cultures illicites et des aspersions aériennes de glyphosate.


Le peuple colombien n'est pas seul.


Lutter n'est pas un crime ! Réforme agraire et souveraineté alimentaire maintenant !


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Signataires de cette declaration:
1. About Face Veterans Against the War – Estados Unidos
2. Alianza Continental por la Soberanía Alimentaria – América Latina
3. Amigos de la Tierra América Latina y el Caribe – ATALC
4. Amigos de la Tierra Argentina
5. Amigos de la Tierra Brasil
6. Asian Pacific Environmental Network
7. Asociación Nacional para el Fomento de la Agricultura Ecológica (ANAFAE) – Honduras
8. Arab Resource & Organizing Center (AROC) – Estados Unidos

9. Bizilur – País Vasco
10. Causa Justa – Estados Unidos
11. Center for Environment/FoE Bosnia and Herzegovina
12. CESTA - Amigos de la Tierra El Salvador
13. CETIM – Suiza
14. COECOCEIBA - Amigos de la Tierra Costa Rica
15. Comissão Pastoral da Terra (CPT) – Brasil
16. Communities United for Restorative Youth Justice (CURYJ) – Estados Unidos
17. Community to Community Development – Estados Unidos
18. Conselho Pastoral dos Pescadores (CPP) – Brasil
19. Convergence Globale des Luttes pour la Terra et l’Eau Afrique de l’Ouest
20. Convergence Malienne contre l’Accaparement de terres (CMAT)
21. Coordenação Nacional de Articulação de Quilombos (Conaq) – Brasil
22. Coordenação Nacional de Entidades Negras (CONEN) – Brasil
23. Design Action Collective – Estados Unidos
24. East Michigan Environmental Action Council (EMEAC) – Estados Unidos
25. Equality Labs – Estados Unidos
26. FIAN Colombia – Colombia
27. FIAN International
28. Florida Immigrant Coalition – Estados Unidos
29. Focus on the Global South
30. Foro de Abogadas/os de Izquierda- Red de Abogados/as Demócratas (FAIRADE) – España
31. Friends of the Earth Africa
32. Friends of the Earth Asia Pacific – FoE APAC
33. Friends of the Earth Europe
34. Friends of the Earth International (FoEI)
35. Fundación de Estudios para la Aplicación del Derecho (Fespad) - El Salvador
36. Grassroots Global Justice Alliance
37. Grassroots International
38. Grupo de Mujeres de San Cristóbal Las Casas, AC. – México
39. Haití Survie – Amigos de la Tierra Haití
40. Indigenous Climate Action – Estados Unidos
41. Indigenous Environmental Network – Estados Unidos
42. International Federation of Rural Adult Catholic Movements (FIMARC)

43. Jews for Racial & Economic Justice (JFREJ) – Estados Unidos
44. Just Transition Alliance – Estados Unidos
45. Katarungan – Philippines
46. La Vía Campesina Internacional (LVC)
47. Levante Popular da Juventude – Brasil
48. Marcha Mundial das Mulheres Brasil (MMM) – Brasil
49. Matahari Women Workers' Center – Estados Unidos
50. Mexico Solidarity Project – Estados Unidos
51. Migrant Justice/Justicia Migrante – América del Norte
52. Movimento de Atingidos por Barragens (MAB) – Brasil
53. Movimento de Mulheres Camponesas (MMC) – Brasil
54. Movimento de Pequenos Agricultores (MPA) – Brasil
55. Movimento de Pescadores e Pescadoras Artesanais (MPP) – Brasil
56. Movimento dos Trabalhadores Rurais Sem Terra (MST) – Brasil
57. Movimento pela Soberania Popular na Mineração (MAM) – Brasil
58. Mujeres Libres COLEM A.C. – México
59. Mujeres Unidas y Activas – Estados Unidos
60. Mundubat – País Vasco
61. Observatorio de las Multinacionales en América Latina (OMAL)
62. Otros Mundos Chiapas - Amigos de la Tierra México
63. Pastoral da Juventude Rural (PJR) – Brasil
64. Pastoral da Juventude Rural (PJR) – Brasil
65. Paz con Dignidad – Espãna
66. People Organizing to Demand Environmental and Economic Justice (PODER) – Estados Unidos
67. Progressive Technology Project – Estados Unidos
68. Red de Abogadas y Abogados por la Soberanía Alimentaria (REDASA) – América Latina
69. Rede Nacional de Médicas e Médicos Populares – Brasil
70. REDES - Amigos de la Tierra Uruguay
71. Sempreviva Organização Feminista (SOF) – Brasil
72. Soldepaz Pachakuti – España
73. Transnational Institute (TNI) – Holanda
74. União da Juventude Socialista (UJS) – Brasil
75. Unión Tierra y Vida – Ecuador

76. Uniterre – Suiza
77. URGENCI – Internacional
78. Via Campesina Brasil – Brasil
79. WhyHunger – Estados Unidos
80. World Forum of Fisher Peoples (WFFP)
81. World March of Women International (WMW)

vendredi, 14 mai 2021
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La période récente nous montre de manière évidente l'importance d'un approvisionnement alimentaire sécurisé de la population ainsi que le rôle prépondérant que l'agriculture paysanne doit jouer dans la transition vers une société plus durable. Mais cette agriculture paysanne est aujourd'hui prise en étau entre : les velléités de certains acteurs économiques d'opérer sur un marché alimentaire toujours plus mondialisé, la pression permanente que ce modèle engendre sur les prix à la production et de l'autre coté une demande croissante de la société pour la préservation des ressources naturelles, du climat et de la biodiversité. Nous rejetons dès lors le report de ce conflit apparent dans la présente consultation.

Nous ne pouvons pas accepter les propositions qui favorisent les importations aux dépens d'une production indigène paysanne, qui devrait être durable autant écologiquement, économiquement et socialement. C’est en particulier le cas pour l’assouplissement envisagé de la protection douanière pour le beurre en abaissant le volume minimal des emballages de 25 à 10 kg. Il s’agit d’un assouplissement inacceptable alors que le prix payé aux producteur.trice.s de lait reste honteusement bas.

De plus, concernant les points sur la production laitière et le supplément fromager, Uniterrerefuse les modifications proposées, à savoir de diminuer le montant de cette prime. Nous rappelons d’ailleurs ici que le montant de cette prime est fixé dans la loi sur l’agriculture et donc qu’il n'est pas acceptable de modifier la loi par voie d’ordonnance. Nous demandons un durcissement des critères d’octroi du supplément pour le lait transformé en fromage. Nous soutenons un versement direct de cette prime aux producteur.trice.s, comme le prévoit la loi. Par ailleurs, il est indispensable que le nouveau contrat laitier garantissent la liberté de livraison, sans pénalisation, du lait du segment B, comme le prévoit la motion 19.3952 "Améliorer les termes du contrat-type de l'Interprofession du lait " du CER-CE, adoptée par le CE et le CN. Il est essentiel qu’elle soit rapidement mise en œuvre. Enfin, Uniterre soutient également la motion Nicolet 20.3945 « Modifier l'ordonnance sur le soutien du prix du lait afin de n'accorder le supplément versé pour le lait transformé en fromage, qu'aux quantités de lait payées au minimum au prix du segment A ».

Concernant les paiements directs, ces derniers rémunèrent des services fournis par l'agriculture. Ils ne doivent donc pas être un instrument de pénalisation prenant la place d'autres mécanismes légaux.

Enfin, Uniterre considère que la vulgarisation et la recherche agricole doivent prendre une place importante pour accompagner tant l'agriculture que le système alimentaire dans son ensemble vers plus de durabilité, de résilience et d'équité.

Contact presse : Rudi Berli - 078 70 77 883

Consultation train d’ordonnances agricoles 2021

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lundi, 03 mai 2021
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La pétition "De meilleures conditions de travail pour les salarié.e.s dans l’agriculture" a été lancée lors de la fête des travailleuses et travailleurs du 1er mai. L'idée de cette pétition est venue d'un groupe de militant.e.s qui ont participé aux assises "Résistance au plat du jour" à Berne en février 2020.

Vous souvenez-vous du débat médiatique qui a eu lieu il y a environ un an, lorsqu'au début de la saison des asperges, on ne savait soudain plus si suffisamment de travailleurs saisonniers pouvaient venir dans les champs suisses en raison des restrictions de voyage imposées à la suite de la pandémie de COVID-19 ? Soudain, le travail agricole a été considéré comme systémique et, pendant un court moment, il a semblé que les conditions de travail précaires des travailleurs agricoles pouvaient enfin trouver plus de publicité.

Malheureusement, les conditions scandaleuses dans lesquelles de nombreux travailleurs et travailleuses agricoles, principalement migrant.e.s, doivent accomplir leur travail n'ont guère changé depuis lors. Nombreux sont celles et ceux qui continuent à travailler dur pendant de longues heures pour un salaire dérisoire, sans bénéficier d'une protection juridique suffisante.

Par conséquent, avec cette pétition, qui est adressée aux gouvernements cantonaux de Berne et de Zurich, ils souhaitent initier une amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs et travailleuse agricoles, principalement migrant.e.s, et contribuer en même temps à un débat social plus large pour une transformation socio-écologique de notre production alimentaire.

Ils demandent que les contrats-types de travail cantonaux (ctt) des cantons de Berne et de Zurich soient adaptés aux conditions de travail habituelles en Suisse :

  1. Semaine de 45 heures en moyenne annuelle (précédemment : 55) avec une limitation des heures supplémentaires

    2. Introduction d'un salaire minimum obligatoire de 4 000 francs suisses bruts par mois.


Rdv ici pour signer la pétition :https://mailchi.mp/0597975e29d7/wir-bleiben-dran-m...

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lundi, 19 avril 2021
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Dans le cadre de la Journée internationale des luttes paysannes du 17 avril 2021, Le MAPC (Mouvement Pour une Agriculture Paysanne et Citoyenne) a lancé un appel aux amies paysannes, pour de courtes vidéos qui témoignent de leurs luttes et racontent leurs projets agricoles.

Ce film avait pour objectif de visibiliser des enjeux paysans, d’informer sur des organisations et projets paysans. Au final, il regroupe une quinzaine de vidéos de Suisse, du Mali, de France, d’Allemagne, du Brésil et de Colombie.

De différents horizons, il semble cependant qu’elles se rassemblent pour crier le mot d’ordre de la Via Campesina : QUE VIVE LA SOUVERAINTE ALIMENTAIRE ! SOLIDARITE AVEC LES PAYSANNES ET PEUPLES OPRIMEES PAR LA SOCIETE MONDIALISEE ET NEOLIBERALE !

--> Retrouvez le lien de la vidéo ICI

Communiqué de presse : Journée internationale des luttes paysanne 17 avril à Genève

(Pour simplifier la lecture, le féminin générique est employé pour désigner ;tous les genres sans intention de discrimination)

Le 17 avril 2021 marquera les 25 ans de la journée des luttes paysannes initiées par la Via Campesina en 1996 suite à l’assassinat de 19 paysannes brésiliennes qui réclamaient qu’on leur rende leurs terres. Cette journée marquera aussi les 10 ans de l’occupation du Champ des Filles à Genève, transformé en jardin collectif autogéré pour dénoncer la disparition des terres cultivables.

La pandémie actuelle qui coïncide avec la crise climatique nous rappelle la fragilité de nos sociétés et souligne l'importance de systèmes alimentaires résilients permettant aux populations l'accès à une alimentation saine et de qualité. Cette préoccupation se reflète dans les débats de société autour du libre-échange (Indonésie, Mercosur, etc. ), de l'utilisation de pesticides de synthèse, de la qualité de l'eau et de l'élevage industriel ainsi que du transport de fourrages et de l'usage d'antibiotiques liés à l'élevage.

Cette actualité se heurte à la tendance politique qui veut accélérer la dérégulation des marchés, qui renforce le contrôle par l'industrie et la grande distribution sur nos assiettes. La pression économique croissante détruit l'agriculture paysanne etfavorise les méthodes de production agro-industrielles. Il s'agit d'une volonté politique d'imposer le marché capitaliste de l’offre alimentaire, massivement importée, et de reléguer les productions paysannes locales au rang de niche ou d'entretien du paysage.

Dans les campagnes, la situation est grave : toutes les filières agricoles sont sous pression !

Le réseau de paysannes et citoyennes constitué par la Via Campesina, œuvre toute l’année à la construction de la Souveraineté Alimentaire (plébiscité à Genève en 2018), qui vise à se réapproprier notre alimentation et ses conditions de production, pour une rémunération équitable des paysannes et un accès pour toutes à une alimentation de qualité.

Dès lors, nous exigeons des autorités cantonales qu'elles s'engagent fermement dans cette direction. Les revendications suivantes doivent être soutenues et mises en œuvre :

– soutenir les circuits courts et les différentes formes de ventes directes (ventes à la ferme, marchés, agriculture contractuelle, structures de distribution participatives,..) et mettre en œuvre une démarche exemplaire de la restauration collective publique ;

– exiger de la grande distribution une vente prioritaire de produits locaux contractualisée sur les prix, la qualité, la quantité, le calendrier de livraison et les modalités de paiement d'acomptes ;

– soutenir la création d'une assurance sociale alimentaire avec une conditionnalité agro-écologique pour favoriser l'accès de la population à une alimentation issue de l'agriculture paysanne ;

– promouvoir la vente du lait équitable genevois labellisé GRTA. Ce lait est payé 1 Fr. aux paysannes au lieu des 60 cts payés actuellement. Ce prix rémunérateur permet de maintenir une production laitière à Genève. La reproduction de cet exemple doit être encouragée, par exemple en fixant des prix minimaux pour les filières paysannes dans le cadre du label GRTA ;

– soutenir la transmission et l'installation de nouvelles fermes en facilitant les démarches administratives, en garantissant la transparence et en soutenant la création d'instruments financiers qui permettent de mutualiser les investissements pourdonner accès à la terre aux jeunes paysannes.

Une manifestation a eu lieu à la plaine de Plainpalais le samedi 17 avril 2021.



mercredi, 14 avril 2021
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Uniterre s’est à nouveau penché sur les initiatives en lien avec l’agriculture qui seront en votation le 13 juin 2021. Voici les points essentiels qui en ressortent :

Liberté de vote pour « l’Initiative pour une Suisse sans pesticides de synthèse »

Vouloir se passer totalement de pesticides de synthèse est tout à fait louable et c’est ce vers quoi notre société doit tendre si nous voulons à l’avenir disposer de sols vivants et cultivables, et donc pouvoir nous nourrir. MAIS pour en arriver là, nous devons garantir aux paysan.ne.s notamment des prix équitables, un accompagnement dans la transition, et un engagement concret de la part des consommateur.trice.s : retrouvez toutes nos revendications ci-après dans l‘annexe 1.

Au delà des conflits pro ou anti phytosanitaires, nous voulons à Uniterre nous recentrer sur la vraie et lancinante problématique des prix ainsi que sur la remise en question totale d’un système qui ne fait que dégrader et détruire le monde paysan : un marché toujours plus dérégulé et une diminution de la souveraineté alimentaire au profit d’un libre-échange accru. C’est tout ce système qu’il faut remettre à plat !

C’est aux consommateur.trice.s de choisir le 13 juin 2021 de quelle alimentation ils.elles souhaitent disposer à l’avenir. Et si tel est leur souhait de se passer de pesticides de synthèse, alors nous nous battrons pour poser un cadre fort sur lequel s'appuyer pour bâtir nos revendications.

Non pour « l’Initiative pour une eau potable propre et une alimentation saine »

Il s’agit d’un projet punitif qui désigne les familles paysannes comme seules coupables des pollutions observables dans nos cours d’eau. Nous estimons que ce texte offre une très mauvaise solution au problème en présence. De plus, le point le plus grave concerne les importations. En omettant volontairement ce chapitre, l’initiative fait la promotion d’une agriculture suisse bien propre en ordre, sans se soucier de ce qu’il se passe chez nos voisin.e.s, ou à l’autre bout du monde. Ne serait-ce pas là la mise en place d’un système à deux vitesses ? Retrouvez notre argumentaire complet ci-après dans l‘annexe 2.

La campagne du 2 fois NON est contre-productive

Nous déplorons certains des arguments mis en avant dans le cadre de la campagne contre ces initiatives : dire que le prix de la nourriture exploserait, est-ce bien judicieux ? Alors que nous devons nous battre pour des prix plus justes payés aux paysan.ne.s ! Des emplois disparaitront peut-être ? Mais au contraire, une agriculture qui se passe de pesticides de synthèse nécessite une main d’œuvre plus importante ! Enfin, mettre dans le même panier ces deux initiatives est totalement contre-productif.

Ces initiatives auraient pu être l’occasion d’entamer un vrai DEBAT sur le système alimentaire que nous voulons pour le futur et auraient pu donner la possibilité de revaloriser le noble travail que font chaque jour nos paysan.ne.s, à savoir nous nourrir ! Au lieu de cela, nous assistons à une guerre stérile, qui est en train de diviser le monde paysan, ce que nous déplorons vivement. « Diviser, pour mieux régner ! », nous y revenons encore et encore…

Uniterre continuera la lutte pour des prix rémunérateurs et assurera son travail de défense professionnelle.

Contacts presse :

Rudi Berli, 078 707 78 83 (D/F)

Vanessa Renfer, 078 821 24 83 (F)

Annexe 1 : Argumentaire initiative pour une Suisse sans pesticides de synthèse

L’initiative « Pour une Suisse libre de pesticides de Synthèse », dite également Future 3.0, demande, dans un délai de 10 ans, l’interdiction de l’utilisation des produits phytosanitaires de synthèse en agriculture mais également pour l’entretien des paysages, espaces verts et espaces publics. Elle demande également à ce que les produits importés – pour l’alimentation humaine et animale – soient exempts de ces substances.

On ne peut nier les faits suivants :

  • La pression des consommateur.trice.s pour des produits exempts de pesticides de synthèse est de plus en plus forte.
  • Nous assistons à un effondrement de la biodiversité ; à une dégradation de la qualité des sols et de l’eau, dont l’agriculture est en partie responsable.
  • La recherche tire la sonnette d’alarme sur les conséquences dramatiques des produits phytosanitaires de synthèse sur la santé et avant tout sur celle des paysan.ne.s.

MAIS AUSSI que :

  • Nous assistons à la disparition du monde paysan : passage de 19% d’actifs agricoles en 1955 à 2% en 2005 ; à la disparition des fermes et des terres agricoles.
  • Les paysan.ne.s ont de moins en moins de marge de manœuvre ; on leur impose de plus en plus de contraintes environnementales et sur le bien-être animal ALORS QUE la pression sur les prix payés à la production s’intensifie: les paysan.ne.s ne sont pas rémunérés à hauteur du travail fourni et des exigences demandées.
  • Les paysan.ne.s sont de plus en plus endetté.e.s.

Vouloir se passer totalement de pesticides de synthèse est tout à fait louable et c’est ce vers quoi notre société doit tendre si nous voulons à l’avenir disposer de sols vivants et cultivables, et donc pouvoir nous nourrir.

MAIS pour en arriver là, nous devons garantir aux paysan.ne.s :

  • Des prix équitables, c’est-à-dire des prix qui couvrent les coûts de production, ce qui sous-entend :
    • Un engagement fort des consommateur.trice.s de consommer local et d’accepter que se nourrir a un coût : est-ce normal que la part actuelle de notre budget allouée à l’alimentation ne représente que 7% ? Il faudra toutefois trouver une solution pour aider les familles avec de très bas revenus, car une alimentation saine est un droit, pas un luxe.
    • Une prise de conscience de la grande distribution de sa responsabilité sociale, environnementale et économique qu’impactent directement ses stratégies commerciales (pression sur les prix, marges élevées, importations, etc.)
    • La mise sur pied par la Confédération d’un cadre assurant aux producteur.trice.s une information claire et transparente sur les marchés, sur les marges réalisées à toutes les étapes de la chaîne de valeur et surtout la participation pleine et éclairée des producteur.trice.s aux décisions sans distorsion de pouvoir. Cela conformément aux articles 2.3, 11 et 16 de la Déclaration sur les droits des paysan.ne.s.[1]
    • La Suisse doit également veiller à ce que les entreprises commerciales situées sur son territoire respectent et renforcent les droits des paysan.ne.s (art. 2.5).


--> Si demain, une production agricole sans pesticides de synthèse devient la norme, nous devons garantir que les prix à la production soient ajustés à la hausse et non nivelés vers le bas.

Si l’initiative venait à passer, nous exigeons :

  • Des mesures concrètes de la Confédération :
    • Les produits importés répondent aux mêmes obligations de production que la production indigène, sinon, ils sont interdits.
    • Une prise en charge garantie et prioritaire des produits indigènes.
    • Les importations ne viennent combler que les manques dans la production indigène.
  • D’investir massivement dans la recherche publique : dans certains cas, traiter ses cultures est indispensable, nous devons pour cela permettre de trouver des alternatives qui ne mettent en danger ni la santé humaine, ni animale, et qui préservent la santé des sols et la qualité des eaux. Il faut également intensifier la recherche de variétés résistantes aux maladies et aux aléas climatiques.
  • Favoriser les pratiques agro-écologiques : méthodes culturales, lutte intégrée, prévention des maladies, etc.
  • Accompagner les paysan.ne.s pour la phase de transition :
    • Revaloriser les salaires agricoles pour augmenter le nombre d’actifs travaillant dans l’agriculture
    • Adapter la formation initiale et complémentaire aux nouveaux défis
    • Renforcer la vulgarisation agricole par la formation de formateur.trice.s et la diffusion large de formations aux paysan.ne.s
  • Prendre des mesures concrètes pour stopper le gaspillage alimentaire : 2’600’000 tonnes d’aliments sont perdus chaque année en Suisse. Ce qui permettrait notamment de compenser les baisses de rendement, pouvant aller de 10 à 40% selon les cultures.
  • Sortir les produits agricoles des accords de libre-échange : ce sont bien les accords de libre-échange actuels qui mettent en danger l’approvisionnement local. Il suffit de regarder les dégâts que cela a provoqué dans le secteur viticole ! Libre-marché et plus de durabilité sont incompatibles !
  • Investir dans la sensibilisation et information des consommateur.trice.s.

--> Tout ce que nous demandons ici n’est rien d’autre que la Souveraineté Alimentaire, pour laquelle Uniterre se bat depuis des décennies au côté de La Via Campesina ! Et elle peut devenir réalité par la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysan.ne.s et des autres personnes travaillant dans les zones rurales dans les politiques intérieures et extérieures de la Suisse.

Si l’initiative venait à passer, il s’agit d’un projet de société où toutes et tous, nous sommes concerné.e.s. Nous ne pouvons demander aux paysan.ne.s d’assumer seuls ce tournant. Ce serait un changement radical de paradigme qui serait demandé et un vrai partenariat entre les consommateur.trice.s et les producteur.trice.s !


Annexe 2 : Argumentaire initiative pour une eau potable propre et une alimentation saine

L’initiative pour une eau potable propre et une alimentation saine souhaite conditionner l’obtention des paiements directs à plusieurs nouvelles règles, qui sont le renoncement aux pesticides de synthèse, le renoncement à l’utilisation de l’antibiothérapie prophylactique dans les troupeaux, et la détention d’animaux uniquement si leur fourrage peut être produit à 100% sur la ferme. Contrairement au premier texte, elle ne dit rien quant à la problématique des importations, et ne demande d’efforts qu’aux familles paysannes.

Un même but louable donc, mais un levier bien différent. Il s’agit d’un projet punitif qui désigne les familles paysannes comme seules coupables des pollutions observables dans nos cours d’eau. Dans leur argumentaire, le comité d’initiative a même l’audace d’affirmer que la population suisse paie les paysan.ne.s, via ses impôts et les paiements directs, pour polluer.

Nous estimons que ce texte offre une très mauvaise solution au problème en présence. S’il est bien clair que la majorité des exploitations n’auraient d’autre choix que de se soumettre aux nouvelles conditions d’obtention des paiements directs, l’initiative n’interdit de fait pas l’utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire helvétique. Dans certaines branches de production, telles que la viticulture ou l’arboriculture, il n’est pas insensé de concevoir que des producteurs feraient le choix de poursuivre leur travail avec les substances en question.

Le point le plus grave concerne cependant les importations. En omettant volontairement ce chapitre, l’initiative fait la promotion d’une agriculture suisse bien propre en ordre, sans se soucier de ce qu’il se passe chez nos voisins, ou à l’autre bout du monde. Ne serait-ce pas là la mise en place d’un système à deux vitesses ? Or, Uniterre a toujours fait la promotion d’une alimentation saine, basée sur un système de production familial, paysan, le plus respectueux possible, et cela pour toutes les couches de la population.

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[1] La Suisse a l’obligation de tout mettre en œuvre pour renforcer la position des paysan.ne.s lors des négociations (art. 9.3), en tenant compte des déséquilibres de pouvoir existant entre les différentes parties et en garantissant leur participation active, libre, effective et éclairée (art 2.3). L’accès à l’information étant un point déterminant pour pouvoir négocier, les paysan.ne.s ont le droit de recevoir des informations concernant les facteurs susceptibles d’influer sur la production, la transformation, la commercialisation et la distribution de leurs produits (art 11.1).

lundi, 15 mars 2021
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L'orientation générale de la politique agricole PA22+ que préconise le Conseil Fédéral part du constat que l'agriculture suisse ne serait pas suffisamment productive et compétitive. Les solutions que propose le gouvernement sont l’agrandissement des structures et la spécialisation, la hausse de la productivité. La réduction des droits de douane, par des accords de libre-échange, devrait résoudre le problème de la compétitivité. Le projet PA22+ renforce les contradictions de la politique agricole actuelle, il ne remet pas en cause le système qui, de facto, ne peut être ni durable, ni social car son principe-maître est de produire au moindre coût possible. Le projet dissocie la production, le social et l'écologie alors que les défis actuels exigent de repenser le système qui ne répond pas actuellement au mandat constitutionnel de durabilité.

Le revenu agricole est inférieur de 30% par rapport au revenu moyen et se situe à Fr. 4'550-, pour un revenu horaire inférieur à Fr.20.-. L’érosion du nombre de fermes en Suisse se poursuit au rythme de 2 à 3 cessations par jour et au niveau de l'emploi plus de 100'000 postes de travail ont disparu en 20 ans. La tendance à l’industrialisation et à la spécialisation des filières se renforce au détriment de l’environnement. L'agriculture a tendance à se développer indépendamment de la capacité de charge (carrying capacity) des ressources naturelles disponibles. La perte de qualité de nos sols en est une conséquence. Cette tendance péjore le bilan énergétique de la production, augmente l'utilisation d'intrants importés et a une influence néfaste sur le climat, l'environnement, la biodiversité et la qualité de l'eau : C'est une voie sans issue !

Le renvoi de la PA 22+ doit permettre à notre gouvernement de présenter un projet intégrant réellement les différents piliers de la durabilité dans une Vision à long terme de l’agriculture et de l’alimentation. Ce rapport sur l'évolution future de la politique agricole doit sérieusement prendre en compte le développement de circuits courts et proposer des mesures pour réduire le gaspillage alimentaire.

Les débats montrent clairement les préoccupations et exigences des citoyen.ne.s, illustrées par les initiatives populaires sur la protection des eaux, la production fourragère, l'utilisation de pesticides et l'élevage. Elles doivent être intégrées dans les réflexions sur la nouvelle politique agricole. Sans oublier que la planification économique de l'agriculture se fait sur des horizons temporaires longs. Le rythme des réformes de la politique agricole de 4 ans est déjà bien trop rapide. Pour cette raison, nous ne pouvons accepter la proposition de raccourcir la durée du cadre financier à 2 ans. Pour répondre au revenu agricole insuffisant, au renchérissement et aux exigences croissantes, Uniterre soutient l'augmentation du cadre financier de Fr.186 millions.

A moyen terme, Uniterre propose la tenue d'Etats généraux de l'Agriculture réunissant les différents acteurs dans un processus participatif, transparent et démocratique pour réorienter la politique alimentaire sur la base de la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP).

Sur le court terme et en réponse aux discussions actuelles au parlement, les propositions d’Uniterre sont les suivantes :

Nous soutenons le maintien d'une aide aux techniques d'épandage diminuant les émissions. Les incitations pour l’utilisation de pendillards doivent être maintenues. Mais une obligation d’utilisation de ce système doit être rejetée, car elle occasionnerait des coûts que de nombreuses fermes ne pourraient assumer. Ce système n'est, de plus, pas adapté à la topographie de nombreux terrains (en pente, escarpés ou de surface moindre). Le compactage des sols par le poids des machines utilisées est important et doit être pris en compte.

Les pertes en matières minérales doivent être minimisées en aval notamment par le choix de systèmes de stabulation adéquats, en corrélation avec le nombre d'animaux en élevage et la surface de la ferme. Cela implique la valorisation des engrais de ferme. Il y a lieu de rétablir la vérité sur les prix en prenant en compte l’externalisation des coûts environnementaux par l’importation de fertilisants et autres intrants. Une agriculture durable, dont la productivité serait déterminée par les ressources naturelles à disposition et la capacité d’autonomie des fermes ne peut être envisagée sans un réajustement des prix à la production.

Dans cette optique, Uniterre est favorable à l'organisation d'une sortie programmée du glyphosate et exige des moyens pour un renforcement des recherches agronomiques d'alternatives et un accompagnement des paysan.ne.s dans cette transition. Ainsi que la garantie que la production agricole suisse ne soit pas mise en concurrence avec des produits dont les modes de productions sont moins exigeants.

Les accords de libre-échange sont une illustration de cette voie sans issue. Ils renforcent les intérêts de l'agro-industrie au détriment des paysan.ne.s du Sud global et de la Suisse. Ils ont un lourd impact sur le climat et l'environnement dans les pays tiers, ils bafouent les droits des paysans. Pour toutes ces raisons, il faut exclure les produits agricoles des traités de libre-échange ! A commencer par l’ALE avec le Mercosur qui doit être soumis au référendum facultatif.

lundi, 08 mars 2021
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Le 7 février 1971, la Suisse accordait enfin le droit de vote aux femmes. Par la suite, il a fallu attendre 1995 pour que soit mise sous toit la Loi sur l’égalité entre hommes et femmes. On ne peut pas dire que la Suisse fasse figure de modèle dans ce domaine. Au niveau agricole, pas de quoi se vanter non plus. L’immense majorité des fermes appartiennent aux hommes et sont menées par eux. Plus grave encore : Alors que de très nombreuses épouses collaborent régulièrement aux travaux agricoles, à peine 30% d’entre elles reçoivent un salaire et bénéficient en conséquence d’une protection sociale. Dans les offices de vulgarisation, rares sont les conseiller.ère.s qui informent les couples de la manière de prévoir et calculer un salaire pour la femme.

Au niveau laitier, l’assemblée des délégués de producteurs est composée à plus de 99 % d’hommes. Pourquoi ? Parce que les femmes ne sont pas considérées comme des productrices, quand bien même elles sont présentes matin et soir à l’étable. Cela les prive de facto du droit à s’exprimer. Heureusement, les choses commencent à bouger, puisque la future politique agricole prévoit de rendre obligatoire la rémunération de l’épouse (ou de l’époux, dans quelques cas), sous peine de se voir priver d’une partie des paiements directs (subventions). N’est-ce pas triste, cependant, de devoir arriver à de tels extrêmes pour que le travail de la conjointe soit reconnu ?

Nous paysannes, nous nous battons au quotidien pour que le lait que nous produisons soit payé à sa juste valeur. Nous nous battons pour l’équité. N’est-il pas temps d’appliquer ce principe à nous-mêmes, et d’être nous aussi rémunérées convenablement ? Nous sommes aujourd'hui le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. En ce jour, osons revendiquer ce qui nous est dû !

Vanessa Renfer

Paysanne et secrétaire à Uniterre

mercredi, 24 février 2021
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Un Projet de Développement Régional (PDR) «Légumes bio Seeland» a été déposée. Le principal objectif du PDR «Légumes bio Seeland» est de créer, avec Morat tourisme, de la valeur ajoutée dans la culture maraîchère biologique de la région du Seeland.

Fenaco a déposé un recours contre ce projet le 18 janvier 2021.

Plusieurs organisations ont été choquées de ce recours:

Lettre ouverte au Conseil d’administration et à la direction de fenaco

Les organisations professionnelles agricoles signataires ci-dessous souhaitent vous faire part de leur réaction suite à votre recours déposé le 18 janvier 2021 contre le soutien public au projet de développement régional (PDR) Bio Gemüse Seeland. Notre indignation doit être portée à la connaissance des coopératives régionales membres de fenaco, de vos membres individuels, de vos employés, de vos partenaires et de vos clients.

Ce n'est ni l'endroit ni notre rôle d'établir une argumentation juridique pour dénoncer ce recours scandaleux. Nous faisons confiance aux services du canton de Fribourg et à l'Office fédéral de l'agriculture pour apporter une réponse complète, étayée et décisive à votre démarche.

Cependant, nous estimons qu'il est de notre devoir à la fois d'exprimer notre consternation, notre incompréhension et notre colère, et de dénoncer le mépris qu'une entreprise au chiffre d'affaires de plus de 7 milliards de francs, qui prétend "appartenir aux agriculteurs", manifeste à l'égard des organisations agricoles locales plus petites et des producteurs de légumes dynamiques et courageux.

Le PDR fribourgeois a été accepté par les instances officielles de la Confédération, les autorités fribourgeoises et le parlement cantonal. Elle fait l'objet d'une préparation minutieuse et complète. Cet instrument de développement agricole existe depuis quatorze ans. Pourquoi ne vous êtes-vous pas opposé au principe de base dès le début ?À ce jour, plus de 62 PDR ont été adoptés dans toute la Suisse, sont en cours de mise en œuvre ou ont déjà été achevés. « L’objectif principal de cette coopération régionale est la création de valeur ajoutée dans l’agriculture. La coopération au sein du PDR vise à exploiter le potentiel de la région et à améliorer les revenus agricoles. » (OFAG). Qu'est-ce qui ne vous plaît pas dans l'objectif des principes du PDR ? L'idée de base selon laquelle les agriculteurs peuvent augmenter leur revenu agricole ? Ne souhaitez-vous pas que notre secteur professionnel se développe également ? Quelles sont vos intentions lorsque vous attaquez de front une initiative d'agriculteurs ? Ne réalisez-vous pas que le succès de ce projet profitera à l'agriculture dans son ensemble, ainsi qu'à d'autres partenaires régionaux tels que le tourisme local ? fenaco et ses membres n'ont-ils jamais reçu de fonds publics pour des projets ou des travaux de construction ? À une époque où l'image de notre profession n'est pas tout à fait positive, est-il vraiment approprié de scier la branche sur laquelle vous êtes assis vous aussi ? Comment osez-vous parler de concurrence déloyale alors que vous avez une position dominante dans de nombreux secteurs ?

Nous ne nous attendons pas à ce que vous répondiez à toutes ces questions. Nous sommes des organisations professionnelles agricoles suisses et nous tenons à vous rappeler, puisqu'il ne vous semble pas très clair, que vous êtes des agriculteurs/trices ou que vous travaillez pour les agriculteurs/trices suisses. En attaquant ce PDR vous attaquez toute la profession. Ce sont toutes celles et tous ceux qui s'efforcent de valoriser notre profession que vous méprisez ainsi.

Afin d'assurer une bonne poursuite de la coopération avec votre entreprise, nous, les organisations soussignées de cette lettre ouverte, vous demandons instamment de retirer votre recours contre le PDR Bio Gemüse Seeland immédiatement après la décision de première instance.

Signataires:

Bio Fribourg, Bio Genève, Bio Vaud, Bio Neuchâtel, Progana, Terra Viva, Uniterre, Uniterre section Fribourg

Pdf lettre ouverte

Aperçu des principaux arguments de Fenaco

Réponse de Fenaco à la lettre ouverte (page 1) (page 2)