Soja: du Paranà au Danube
Le soja est une culture au coeur de la production animale. Grâce à sa richesse en protéines et à sa teneur élevée en acides aminés (lysine), elle est plus performante que toutes ses concurrentes. Pour conserver une production animale compétitive tout en maintenant notre système de production actuel, nous devons pouvoir nous en procurer. Alors que l'Amérique latine peine à approvisionner nos filières tout en garantissant l'absence de contamination transgénique, les pays autour du Danube pourraient être le nouvel eldorado. A l'heure où cette idée fait la une de plusieurs médias, essayons de voir si cette option constitue une chance ou un miroir aux alouettes.
La 9ème Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), s'est poursuivie jusqu'au samedi 7 décembre, pour finalement valider une série d'accords, dit paquet de Bali, au détriment des pays en développement, des populations pauvres et de ceux et celles qui souffrent de la faim.
Le monde a besoin de tous ses paysans
Le 6 juilliet la Suisse a signé un accord de libre-échange avec la Chine. Les jubilations et hochements approbateurs de l'ensemble de la classe politique laissent songeurs. Le soutien de l'Union Suisse des Paysans est encore plus incompréhensible. Alors que cette organisation s'active pour défendre la sécurité de l'approvisionnement, elle ne craint pas de s'enliser dans des contradictions insurmontables en soutenant cet accord de libre-échange.
Un hôtel 4 étoiles pour les animaux, et même pas une écurie pour les travailleurs
A l'initiative de La Via Campesina, organisation internationale des travailleurs de la Terre, des représentants de la Plateforme pour une agriculture socialement durable se sont rendus à Saluzzo, dans le Piémont à 50 km au sud de Turin, en Italie, du 1er au 3 septembre 2013, afin de faire un rapport sur les conditions de travail des ouvriers agricoles.
Du 6 au 13 juin se tenait la 6e conférence internationale de La Via Campesina (LVC) à Jakarta. Cette rencontre était capitale. Elle a permis de mettre des visages sur ces paysans qui mènent des luttes pour la souveraineté alimentaire. Y ont été tissés des liens qui font de LVC une organisation vivante. 
Depuis mars 2008, M. Olivier de Schutter est le rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation. Son rôle est d'analyser ce qui se passe dans le monde à ce sujet et de rédiger rapports et recommandations pour améliorer la situation. Ceux-ci sont basés sur des missions de terrain ou sur des analyses des mécanismes. Fort engagé, O. de Schutter n'hésite pas à condamner les errances d'un système en basant ses critiques sur des faits concrets. En août 2011, il a rédigé un rapport appelant à la nécessité de rendre les filières plus équitables et à encourager les modèles alternatifs favorisant le droit à l'alimentation.
A quelques semaines du départ en Suisse de la caravane «souveraineté alimentaire» et alors qu'une notion au rabais de ce concept sera inscrite dans la loi sur l'agriculture, il est intéressant de dialoguer avec Paul Nicholson, paysan basque à la retraite, membre de l'organisation Ehne Biskaia (membre ECVC) et ancien délégué au Comité de coordination international de La Via Campesina.
Du 3 au 10 février une délégation du syndicat andalou des ouvriers et ouvrières agricoles SOC a séjourné en Suisse. Lors de soirées d'information à Genève et Zurich et d'une rencontre avec des paysannes à Kirchlindach, la délégation  a informé des conditions de travail précaires dans la production et la transformation de fruits et légumes dans la mer de plastique d'Almeria. La rencontre la plus importante a eu lieu le 7 février à Berne lors de la  journée de réflexion „les conséquences sociales de l'industrialisation de l'agriculture“ à laquelle une centaine de personnes a participé. Les organisations suivantes étaient à l'initiative de ce  séminaire: Forum Civique Européen, Uniterre, Solifonds, Plateforme pour une agriculture socialement durable, Coopérative Longo maï, l'autre syndicat, Bio Forum Suisse, Unia et Sit.
Depuis quelques années, La Via Campesina a intégré les ouvriers-ères agricoles dans ses organes. Pour ce mouvement, les luttes des ouvriers ne sont pas éloignées de celles des paysans familiaux. Ces deux groupes sont les victimes d'un même système et auraient tout à gagner à rassembler leurs forces. Deux exemples de luttes menées par des organisations de travailleurs-euses agricoles membres de La Via Campesina illustrent ce propos. Uniterre a eu la chance de recevoir ce printemps Maria Carmen Garcia Bueno du SOC (Andalousie) et Carlos Marentes du Border Agriculture Workers Project (USA/Mexique).
Uniterre était partenaire du colloque à Zurich le 23 mai et organisateur de la Table Ronde à Neuchâtel le 24 mai sur «l'économie verte», formule magique sur toutes les lèvres des politiciens, entreprises privées et organismes internationaux à la veille du Sommet mondial Rio+20. A force d'être déclinée à toutes les sauces, son contenu devient indigeste et sa couleur verte laisse un arrière-goût amer... Décryptage.