paru dans Le Courrier du 30 janvier 2017
«Face à la montée des nationalismes et de la xénophobie, la souveraineté alimentaire est plus nécessaire que jamais.» Un collectif d'in- tellectuels et de militants engagés dans la défense du droit à la souveraineté alimentaire dénonce les «fausses réponses» qui se présentent contre le néolibéralisme économique globalisé, tout en renforçant leurs propres intérêts. 
 
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Au printemps 2016 nous avons assisté à un sommet du lait qui n'a accouché que d'une souris. L'IP lait a annoncé le 16 novembre que dès le 1er janvier 2017, les producteurs de lait sauront le 20 de chaque mois, quelles quantités en pourcentage A et B leurs seront attribuées le mois suivant et à quels prix elles leurs seront payées. Dans quel autre corps de métier assiste-t-on à de tels contrats ? Savoir 10 jours avant ce que nous devons produire et quels prix nous seront versés... Comme s'il était possible en si peu de temps d'adapter une production qui, par nature, fonctionne avec des être vivants.
Claude, en tant que producteur de lait d'industrie, comment perçois-tu cette décision de l'IP lait ?
Nous annoncer 10 jours avant à quelle sauce nous serons mangés n'est pas admissible. Le contrat doit être annuel comme le précise la loi ; avec une quantité globale, un seul prix, un pourcentage de A et B. Tout ce qui n'est pas du lait A devrait être facultatif. Il ne doit pas y avoir deux prix d'ailleurs, ou alors il faut une qualité A et une qualité B.
Après plus de dix années d'existence plus de 350 entreprises dont 280 fermes genevoises proposent sous le label GRTA plus de 1000 produits différents issus de la production régionale. A ce titre ce label est une belle réussite. Malgré ce résultat, il reste encore du chemin à parcourir pour défendre et développer une production alimentaire paysanne locale, diversifiée, durable et rémunératrice.
Une délégation de la Via Campesina était présente en septembre dernier à Genève pour présenter ses revendications aux organes onusiens. Nous nous sommes entretenus à cette occasion avec Diego Monton, de l'Organisation des paysans indigènes d'Argentine, membre de la coordination latino-américaine de la Via Campesina, et Sandra Moreno, du Syndicat ouvrier paysan d'Andalousie (SOC), qui est membre du Syndicat andalous des travailleuses·euses (SAT) et de la Via Campesina.
La mention « hors-sol » est sensée disparaître des étiquetages des fruits et légumes suisses à partir de janvier 2017 : une décision inacceptable pour beaucoup !
Dans un contexte où le consommateur est en demande croissante de traçabilité, de plus d'informations sur l'origine et la qualité de ce qu'il mange, l'annonce de la suppression de la mention « hors-sol » des étiquettes des fruits et légumes suisses semble incroyable !
Nous restons fidèles à notre vision !
Seul un petit nombre de parlementaires soutient ouvertement notre initiative pour la souveraineté alimentaire. Nous pouvions nous y attendre, puisqu'il est impossible de répondre à nos revendications avec des bouts de sparadrap.
Fin novembre 2016, le Conseil des Etats a décortiqué l'initiative de l'Union suisse des paysans (pour la sécurité alimentaire) et présenté un contre-projet.

Emission Temps présent du 26 janvier 2017
Le tabou est brisé: des paysans se suicident dans les campagnes suisses. Huit, rien que dans le Canton de Vaud en 2016. Leurs familles sortent du silence pour dénoncer des conditions de travail intenables. Le prix des denrées alimentaires s'effondre en même temps que les normes de production se durcissent. Pour s'adapter et rester compétitifs, les agriculteurs doivent accélérer la cadence et pour beaucoup se surendetter. Un cercle vicieux qui ne fait qu'augmenter les situations de détresse.
La politique de dérégulation du secteur laitier est taillée pour la grande distribution et l'industrie laitière. Elle ne sert en rien les intérêts des producteurs et des consommateurs
Aujourd'hui, des producteurs de lait européens (de ECVC- et EMB -European Milk Board) se sont à nouveau rassemblés pour une action symbolique à l'occasion de la réunion du Conseil de l'Agriculture et de la pêche.
« Belle graine, belle terre, belle récolte »
La famille Chezeaux, à Juriens dans le canton de Vaud, est suivie pendant une année par Lila Ribi, réalisatrice, dans un nouveau défi qui va avoir de forts impacts sur la ferme et la famille. Cédric et Christine sont les parents de 6 enfants et ils ont fait le choix de renoncer à un beau troupeau de vaches laitières constitué patiemment par le père, pour s'orienter vers la production de céréales anciennes.